Finale du challenge Eywa : une clôture en apothéose

Par Margaux FERRER

Après un report imposé par une épidémie, la finale du challenge Eywa a enfin eu lieu ce dimanche 9 février 2025 au centre équestre de Saint-Didier-la-Forêt. Une journée riche en émotions et en performances, qui a rassemblé plus d’une centaine de cavaliers et de nombreux passionnés.

Les cavaliers reçoivent leurs prix à la fin de chaque épreuve, sur la carrière. Ils sont sur leurs chevaux, côte à côte.
Les cavaliers sont récompensés à la fin de chaque épreuve. Crédit : Margaux Ferrer

Initialement prévue en décembre 2024, la finale du challenge Eywa avait dû être reportée par la Fédération française d’équitation (FFE) à cause d’une « épidémie de rhinopharyngite ». C’est finalement ce dimanche 9 février 2025, à Saint-Didier-la-Forêt, que s’est tenue la finale tant attendue, ultime étape d’un challenge comportant plusieurs journées de compétition dans la saison.

Un temps hivernal accompagnait les premiers cavaliers sur la carrière. Ils étaient 120 participants, tous motivés. De la vapeur s’échappait des naseaux des chevaux tandis que les cavaliers, emmitouflés dans leurs vestes d’hiver aux couleurs de leurs clubs, s’affairaient aux derniers préparatifs.

Un concours très attendu

Dès 8 h 30, les premiers tours ont démarré sous l’œil attentif du public et des organisateurs. « Le concours a commencé tôt ce matin. On a de la chance, il ne pleut pas aujourd’hui », se réjouit Mathieu Bouchard, l’un des propriétaires du centre, habillé d’un manteau matelassé et d’une écharpe aux teintes sobres. Près des carrières, les chronométreurs, bénévoles et juges, vaquent à leurs occupations. « Il fait un peu froid, on est là depuis le début de la compétition », confie David, président du jury, les mains réchauffées autour d’un café fumant. Julia, coach diplômée du centre, va et vient entre les écuries et la piste, donnant les derniers conseils aux cavaliers. Marion Bouchard, la sœur de Mathieu, également propriétaire du centre, a le sourire aux lèvres : « Tout se déroule bien, les cavaliers sont motivés. C’est une belle réussite de voir toute cette attention donnée aux chevaux ». Emmitouflée dans son bonnet gris, elle fait entrer les participants dans la carrière.

Tout autour du site, l’animation est au rendez-vous. À la buvette, les proches des participants commandent des chocolats chauds et des crêpes. C’est parfait pour patienter entre deux épreuves. Un stand photo attire les familles, immortalisant les sourires des cavaliers en tenue de concours, vestes ajustées et pantalons blancs. Non loin, le camion de vente d’équipements propose selles, bombes et tapis. « C’est un super événement, bien organisé et convivial », témoigne Patrick, un spectateur venu encourager sa nièce. De nombreux sponsors, comme Devoucoux, Padd Vichy et Sellerie HRK, ont répondu présent, contribuant à offrir plus de 10 000 euros de cadeaux aux cavaliers.

Des performances remarquables et des rêves en construction

Tout au long de la journée, les parcours se sont enchaînés sur un sol légèrement humide, nécessitant technicité et maîtrise. La tension est palpable avant chaque passage. « Le stress monte toujours un peu avant d’entrer en piste », avoue Léane, 15 ans, engagée en Club 2 et 1, ses bottes encore poussiéreuses du dernier parcours. Les Clubs sont les niveaux d’épreuves. L’épreuve la plus basse est la Club 4, avec un obstacle de 65 centimètres de haut. Le meilleur niveau est la Club Élite, avec une barre placée à 1,5 mètre de hauteur. Léane, qui a un bon niveau à cheval, ajoute : « Ça s’est bien passé, j’étais très motivée. Je me prépare pour les championnats de France ». Cela fait 12 ans qu’elle monte aux écuries du Verduizant, centre équestre au Vernet, à côté de Vichy.

Jeanne, 14 ans, du même club, a brillé en remportant l’épreuve Club 4. « Ça s’est super bien passé, je suis contente », souffle-t-elle, les joues encore rouges de l’effort. À ses côtés, son père, Nicolas, ne cache pas sa fierté : « On est là pour les accompagner, pour les soutenir, même après leurs chutes. » Il vient à toutes les compétitions de sa fille, pour immortaliser à l’aide de son appareil photo, tous ces souvenirs.

Pour Julie, licenciée au centre Eywa depuis mai 2024, cette finale avait un goût particulier. « C’était ma première Prépa 90 avec mon cheval Galanadi. C’était incroyable. Julia, ma coach, me donne beaucoup de conseils. Il fallait que j’aie confiance en mon cheval. » Elle a sauté un obstacle de 90 cm, une première pour elle. Son regard brillait d’enthousiasme, malgré la fatigue de la journée.

« Le cheval est le bijou de la famille »

Avec le succès de cette finale et l’implication des bénévoles et partenaires, l’avenir du centre équestre Eywa semble plus prometteur que jamais. « Tout s’est très bien passé aujourd’hui. J’aime l’idée de récompenser les enfants qui participent à la compétition », conclut Jean-François Bouchard, le père des gérants du centre.

Devenus propriétaires en 2019, Mathieu, Marion et Pauline Bouchard ont métamorphosé le centre équestre Eywa. À leur arrivée, les installations étaient délabrées, mais à force de travail et d’investissement, le club est devenu un lieu de référence. « C’est un lieu agréable, les gens s’y sentent bien. C’est un environnement respectueux des chevaux », raconte Jean-François, une pointe de fierté dans la voix.

Le site, entouré de prairies verdoyantes en été et de chemins bordés de haies, offre un cadre idéal pour l’équitation. Ses infrastructures modernes comprennent un manège couvert, deux carrières, un marcheur et plusieurs boxes. « On veut que les chevaux aient un cadre de vie optimal », explique Pauline Bouchard. L’autonomie du centre en foin, grâce à ses 70 hectares de prairie et 35 hectares de paille, garantit une alimentation locale et de qualité. « Le cheval est le bijou de la famille », ajoute Jean-François.

Alors que le soleil commence à décliner, projetant des ombres dorées sur la carrière, les cavaliers rangent leur matériel, échangeant leurs impressions avec excitation. Une clôture parfaite pour une journée inoubliable, marquée par le sport, la passion et le respect du cheval.

Margaux Ferrer